LA FILIERE PREPARE SON REDEMARRAGE AVEC DES REGLES DE PRODUCTION ADAPTEES A TOUS LES TYPES D’ELEVAGES

Un plan d'action pour sécuriser le risque sanitaire de la filière

Le CIFOG, interprofession reconnue par les Pouvoirs publics et qui représente l’ensemble de la filière palmipèdes à Foie Gras, a défini, en concertation avec l’ensemble des organisations représentatives des différents intervenants de la filière, les conditions de redémarrage de la production en tenant compte des différents modes de production. Elles s’articulent autour de 4 axes majeurs et de 15 actions applicables à tout le territoire posant les bases d’un redémarrage de la filière dans le Sud-ouest, estimé au mois de mai, dès que le virus H5N8 sera maîtrisé.

Ces règles techniques de production visent à protéger les animaux pendant les périodes à risque et à sécuriser le statut sanitaire de la filière. Elles ont été adoptées par le CIFOG et feront l’objet d’un accord interprofessionnel rédigé avec les services du Ministère de l’agriculture et du Ministère de l’économie et des finances (validité juridique) pour une demande d’extension par les Pouvoirs publics (processus pour rendre les règles obligatoires à tous par arrêté d’extension). Ces mesures limiteront structurellement dans l’avenir les quantités de Foie Gras produites en France.

Ce plan vise à se doter d'un système de surveillance et d'alerte efficace et réactif pour limiter les risques dans l'éventualité d'un incident sanitaire et à diffuser les bonnes pratiques auprès des éleveurs, des transporteurs et des intervenants en élevage.
Ces bonnes pratiques seront auditées et contrôlées par des organismes indépendants. 

Mieux comprendre l’Influenza Aviaire :
Vidéo de l’intervention du Dr Vétérinaire François Landais le 9 mars 2017

De nouvelles règles de production pour sécuriser tous les types d’élevages

Pour assurer son redémarrage et son avenir dans les meilleures conditions, les professionnels du Foie Gras ont défini de nouvelles règles de production tenant compte de tous les types d’élevages pour sécuriser le risque sanitaire de la filière Foie Gras.

Elles ont été élaborées en concertation avec les différents intervenants opérant dans l’ensemble de la filière et s’adresse à tous, y compris aux acteurs extérieurs. Son application entraînera une baisse mécanique de la production de Foie Gras en France.

 

Ces règles d’élevage s’articulent autour de 4 axes majeurs composés de 15 actions posant les bases d’un redémarrage de la filière dans le Sud-ouest dès que le virus H5N8 sera maitrisé :

 

AXE 1 : MISE EN PLACE D’UN SYSTEME D’ALERTE SANITAIRE

  • Action 1 : qualification du statut sanitaire des palmipèdes Prêts A Gaver avant tout mouvement.
  • Action 2 : mise en place d'un dispositif d'alerte sanitaire par les vétérinaires sous l’autorité des Pouvoirs publics et relayé à l’ensemble des intervenants de la filière par les professionnels. Ce dispositif permettra de ne pas prendre de retard dans l’information d’un éventuel cas d’Influenza détecté. Toute suspicion constatée par un vétérinaire déclenchera le système d'alerte par mail et SMS aux accouveurs, organisations de production, transporteurs, équipes d'intervenants extérieurs, abattoirs, chambres d'agriculture, syndicats agricoles.
  • Action 3 : élaboration d'un tableau de bord avec déclaration obligatoire à la Base de Donnée Avicole : le système d’alerte s’appuiera sur un dispositif obligatoire de déclaration de mise en place d’animaux dans tous les élevages de la filière longue, mais également pour les producteurs à la ferme, dans le cadre de la Base de Données Avicole mise en place par le CIFOG. Un outil cartographique partagé servira également d'aide à la décision.
    Cette mesure permettra de tenir un tableau de bord fiable des élevages pour pouvoir agir rapidement.
  • Action 4 : optimisation des déplacements des palmipèdes Prêts A Gaver selon la localisation des élevages, des abattoirs, etc.
  • Action 5 : évaluation des capacités d'abattage sanitaire.
  • Action 6 : piste vaccinale : établir un programme de recherche sur la piste vaccinale en alternative aux abattages préventifs et / ou maîtrise des zones réglementées.

 

AXE 2 : DEFINITION DE REGLES DE PRODUCTION ADAPTEES AUX DIFFERENTS TYPES D'ELEVAGES

  • Action 7 : adopter de nouveaux moyens de diffusion massive des bonnes pratiques de biosécurité auprès des éleveurs.
  • Action 8 : audit des éleveurs pour s’assurer de la bonne appropriation et application des règles de biosécurité
  • Action 9 : adoption d'un accord interprofessionnel sur des règles d'élevages : Rappelons que l’élevage en plein air, véritable « ADN » de la filière n’est pas remis en cause, mais il convient de prendre des dispositions pour être en mesure de protéger les animaux en période de risque élevé : de nouvelles règles obligatoires, qui vont avoir un impact significatif sur les densités d’animaux mis en place dans les élevages spécialisés ont été décidées par le Conseil d’administration du CIFOG du 16 février dernier:
    • Etre en capacité de garder les animaux à l’intérieur des bâtiments d’élevage pendant la période des migrations (15 novembre / 15 janvier) : si la France passe en risque élevé, les éleveurs doivent être en mesure de mettre alimentation et abreuvement à l’abri et de garder les animaux en intérieur : les entreprises de la filière se sont engagées (Organisations de production, Coopératives, etc.) à accompagner techniquement et financièrement les producteurs pour y parvenir.
    • Conduite en bandes uniques par site d’exploitation pour tout éleveur commercialisant des animaux prêt-à-gaver (sortie des animaux + nettoyage/désinfection + 14 jours de vide sanitaire) à partir de septembre 2018. Tout nouveau projet (installation) est en bande unique. En cas de changement d’Organisation de Production le producteur met en place la bande unique immédiatement.
    • Détection systématiquement de la présence ou non de virus hautement pathogène sur l’élevage avant tout déplacement des animaux grâce à des analyses afin de sécuriser le transport et d’éviter la diffusion d’un éventuel virus vers d’autres sites.
    • Application de durées de vides sanitaires obligatoires pour tous, pour chaque étape d’élevage et adaptées à chaque mode de production : 14 jours pour les bâtiments d’élevages, 28 jours pour les pré-parcours, 42 jours pour les parcours en plein air ou encore 48 heures pour les salles de gavage ainsi que 14 jours consécutifs dans l’année.
      Des dispositions particulières et adaptées sont proposées pour les producteurs en cycle fermé (achat d’animaux d’1 jour élevé et gavé sur la ferme), les circuits courts et les productions sous Label Rouge et autres productions particulières (Canard de Barbarie, oie) …
  • Action 10 : cartographier le niveau de risque par commune en 3 niveaux : faible, modéré, élevé pour établir une information objective partagée par toute la filière.

 

AXE 3 : SECURISATION DES ETAPES DE TRANSPORT

La question de la sécurisation sanitaire du transport est déterminante. Elle avait été largement approfondie en 2016 avec l’élaboration d’un guide de bonnes pratiques qui, suite aux premiers retours d’expériences de cette nouvelle épizootie avec un virus d’une exceptionnelle agressivité, est révisée. Des modifications de pratiques sont déjà actées : transport dédié pour les animaux prêts-à-gaver et pour les animaux gavés, responsabilisation de l’obligation de résultat sur la qualité de nettoyage/désinfection (Transporteur/Abattoir)

  • Action 11 : détermination d'un protocole de nettoyage et de désinfection adapté au contenant.
  • Action 12 : audit et contrôle des stations de nettoyage et désinfection des moyens de transports par un organisme tiers de contrôle.

 

 AXE 4 : PROFESSIONNALISATION DE L’ACTIVITE DES INTERVENANTS EXTERIEURS aux côtés des éleveurs dans les exploitations

  • Action 13 : élaboration de supports pédagogiques et de formations destinés aux  intervenants extérieurs.
  • Action 14 : structuration des prestataires autour des Organisations de Production et / ou des transporteurs.
  • Actions 15 : audit et contrôles de l'application des bonnes pratiques par les intervenants extérieurs.

 

Découvrir en détail les nouvelles règles de production :
Vidéo de l’intervention Marie-Pierre PE – Secrétaire Générale du CIFOG le 9 mars 2017