Virus H5N8 : le ministère décide l’abattage préventif de canards dans le Sud-Ouest

Paris, le 4 janvier 2017

 

 La filière se mobilise pour éradiquer le virus :

Sur décision du Ministère de l’Agriculture, un programme d’abattage préventif de canards va être mis en oeuvre à compter du 5 janvier prochain dans une partie des départements du Gers, des Landes et des Hautes-Pyrénées afin de se donner toutes les chances dans la lutte contre le virus H5N8 sur la région.

La décision a été prise alors que les quatre autres foyers du Sud-Ouest (Monbahus-47, Ibos-65, Monsempuy-32 et Almayrac-81) sont en train d’être maîtrisés par le dispositif habituel de zonage autour des foyers.

Selon les informations de la base de données professionnelles (BD avicole), cette mesure radicale concernera en priorité environ 800 000 oiseaux sur les 1,3 million d’oiseaux actuellement dans la zone. Cela devrait permettre d’aller plus vite que le virus et de maitriser la dernière poche de résistance du H5N8 dans cette région.

Les abattages vont se dérouler sur 4 sites seulement, afin d’isoler la zone, de limiter les transports d’animaux et ainsi réduire les risques de propagation du virus. Il s’en suivra une période de vide sanitaire nécessaire pour le nettoyage et la désinfection des installations avant de pouvoir redémarrer les élevages. Celle-ci peut être estimée à 3 mois.

Selon les éléments connus à ce jour, cette nouvelle étape dans la lutte contre le virus H5N8 pourrait coûter près de 80 millions d’euros à la filière. En effet, les nouvelles mises en place de canards dans ces zones ne seront possibles qu’après un total assainissement attendu pour la fin du premier trimestre 2017. Des nouvelles conséquences économiques qui viennent s’ajouter à celles du plan d’éradication de l’année 2016 qui avait coûté 500 millions d’euros.

La filière ne pourra pas assumer seule les coûts de ce travail d’éradication du virus par dépeuplement des élevages et la perte de production liée au vide sanitaire. Des discussions sont en cours avec les pouvoirs publics pour obtenir leur soutien.

La filière française est, en effet, victime depuis le mois de décembre 2016 d’un nouveau virus de grippe aviaire H5N8 diffusé par les oiseaux migrateurs. Celui-ci touche également toute l’Europe du Nord qui dénombre plusieurs centaines de foyers depuis octobre dernier.

Ce nouvel épisode n’a rien à voir avec l’épisode de l’hiver 2015/2016 pour lequel la filière s’était mobilisée autour d’un vaste programme qui avait permis l’éradication du virus H5N1 dans le Sud-Ouest de la France.

Les professionnels tiennent également à rappeler, comme l'ont déjà confirmé à plusieurs reprises l'ANSES et le Ministère de l'Agriculture, que cette épizootie ne concerne que les animaux et n'est pas transmissible à l'homme. La consommation de viande de volaille et foie gras ne présente aucun risque pour la santé du consommateur.