Alors que la filière Foie Gras s'apprête à entamer une période décisive pour ses activités avec l'approche de Noël, elle tire la sonnette d'alarme en raison de la flambée de ses coûts de production. Les professionnels se relèvent en effet de deux années difficiles, marquées par l'influenza aviaire et la crise Covid, et ne peuvent pas faire face, seuls, à la hausse spectaculaire de leurs coûts liés à l'acquisition des canetons, à l'alimentation de leurs animaux, à la main d'œuvre ainsi qu'à leurs bâtiments et matériels.
D'après les projections de l'Interprofession du Foie Gras (CIFOG), intégrant les surcouts liés aux nouvelles mesures de biosécurité, la hausse du coût de production moyen d'un canard élevé et engraissé s'établira à +13,8 % sur l'ensemble de l'année 2021. Cette hausse représente un bond phénoménal de +2,57 euros pour la production de chaque canard.
En effet, le coût de la matière première aliment a bondi de +28,3 % sur les 10 premiers mois de 2021. Et, d'après les prévisions du CIFOG, la hausse du coût des canetons devrait s'établir à +10 % sur l'ensemble de l'année et celle des charges structurelles à +17,2 %.
De plus, comme de nombreux autres secteurs, la filière est confrontée à des difficultés de recrutements et certains acteurs ont déjà prévu de revaloriser la main d'œuvre début 2022, alors que son coût est déjà en progression, avec un SMIC augmenté de +2,2 % au 1er octobre 2021.
Des hausses auxquelles s'ajoutent les augmentations liées au transport des animaux vivants (+3,5 % en moyenne sur les 9 premiers mois de 2021), à l'énergie, aux emballages ou encore aux carburants pour acheminer les produits finis.
Face à l'accumulation de ces difficultés, la situation de certains professionnels de la filière Foie Gras est aujourd'hui dramatique et il est urgent d'agir pour préserver leurs activités et leur savoir-faire. En effet, la hausse va se poursuivre en 2022, notamment en raison de la poursuite de l'augmentation des coûts de l'alimentation et de biosécurité. Seule la répercussion de la totalité de ces augmentations pourra assurer la survie de la filière, qui représente en France environ 100 000 emplois directs et indirects, pour la plupart ancrée au cœur des zones rurales.