Dédensification des élevages et indemnisations : les professionnels des filières canards gras et à rôtir alertent le gouvernement sur l'urgence des décisions à prendre

L’interprofession du Foie Gras – le CIFOG – le comité interprofessionnel des canards à rôtir – le CICAR – et l’Interprofession de la Volaille de chair – ANVOL, interpellent le ministre de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire Marc Fesneau au sujet de la dédensification de leurs élevages pour prévenir un retour de l’Influenza Aviaire cet hiver. En effet, ils attendent urgemment l’annonce d’une réglementation claire pour une dédensification effective du 1er octobre au 15 février prochains dans les 45 communes les plus denses des Pays de la Loire. Les premiers arrêts de mises en élevages de canetons non vaccinés ont débuté le 3 juillet pour relever le défi. Le même type de plan est également en cours de construction dans le Sud-Ouest. Les professionnels demandent au ministre de respecter ses engagements du 24 février dernier quant aux indemnisations indispensables des professionnels concernés par l’arrêt de leurs activités. Les pertes de la filière canard à rôtir s’élèveraient, sur la période du 3 juillet au 15 février, à 20 millions d’euros et celles de la filière canards gras à 16 millions d’euros.

45 communes des Pays de la Loire concernées par de premières mesures

Dans l’attente de la mise en place de la vaccination et au vu de la résurgence récente de l’influenza aviaire, les filières palmipèdes travaillent depuis plusieurs mois à la mise en place d’un plan de « dédensification » des élevages de palmipèdes dans 45 communes des Pays de la Loire, identifiées à risque fort de diffusion. De même, les professionnels du Sud-Ouest réfléchissent actuellement à un plan de maîtrise des densités de palmipèdes pour l’hiver prochain, avec l’objectif d’obtenir les mêmes résultats que le plan Adour mais en intégrant la composante vaccination. Ces plans et le principe même de « dédensification » de certaines zones géographiques faisaient en effet partie des engagements des filières dans le cadre de la feuille de route signée en juillet 2022.

La zone des 45 communes en Pays de la Loire a déjà fait l’objet d’un travail spécifique à la fin de l’hiver avec la mise en œuvre d’un dispositif, encadré par l’État, de remise en place plus lente que pour les autres espèces puisque les canards à rôtir n’ont pas pu y être remis en place avant le 15 mai et les canards prêts à gaver avant le 15 juin. Par ailleurs, la mise en place du plan Adour, basée sur ce principe a montré cet hiver son efficacité avec -95% de foyers sur les 4 départements (Gers, Landes, Pyrénées-Atlantiques, et Hautes-Pyrénées) sur la période d’application du plan.

Arrêt complet des élevages de canards non vaccinés du 1er octobre 2023 au 15 février 2024

Les professionnels des filières palmipèdes ont également la volonté de réduire la pression sanitaire dans ces 45 communes du 1er octobre au 15 février prochain, en faisant en sorte que la zone soit « vide » de palmipèdes non vaccinés pendant cette période (hors canards en engraissement du 1/10 au 1/11). Pour cela, les mises en place se sont arrêtées le lundi 3 juillet (il faut environ 10 à 12 semaines pour élever un canard).

Les professionnels en attente d’une réglementation spécifique

Si ces mesures de « dédensification » doivent s’appliquer l’hiver prochain, elles devront l’être par voie réglementaire pour faciliter, d’une part, leur mise en œuvre sur le terrain et, d’autre part, la construction des dispositifs d’indemnisation qui les accompagneront (zonages, etc.) dont les interprofessions attendent les modalités précises avec impatience. Anvol, le CICAR et le CIFOG sont en effet déterminés à ne pas prendre d’accords interprofessionnels sur ces sujets au regard des risques qu’ils font peser sur le respect des règles de concurrence et sur la complexité de la construction des dispositifs d’indemnisation qui en résultent.

Des précisions sur les indemnisations indispensables

Concernant le dispositif d’indemnisation qui accompagnera ce plan de « dédensification », les professionnels tiennent à rappeler les engagements que le ministre avait pris le 24 février dernier, à savoir la mise en œuvre d’un accompagnement de l’État dans le cadre des plans de « dédensification » à hauteur de 80 % des pertes. Il est urgent aujourd’hui de connaître les détails de ce dispositif aussi bien pour les maillons amont que les maillons aval ou accouvage. Sans cela, il ne sera pas possible d’imposer aux éleveurs de ne pas faire leur métier.