Ce mardi 10 janvier, Marc Fesneau, ministre de l’Agriculture et de la souveraineté alimentaire, a reçu les professionnels de la filière Foie Gras représentés par le CIFOG afin d’évoquer la lutte contre l’influenza aviaire. Confrontée à la résurgence du virus dans les Pays de la Loire depuis la fin de l’été, la filière affronte en effet la plus grave crise de son histoire.
En effet, depuis la diffusion du virus dans les Pays de la Loire l’an passé et l’atteinte des élevages de reproducteurs, les capacités de production mondiale de canetons sont à nouveau frappées de plein fouet. Près de 150 000 reproducteurs et futurs reproducteurs ont été décimés depuis novembre dernier dans ce territoire. Déplacer les fermes de ponte est une solution à moyen terme, qui nécessitera des investissements spécifiques en bâtiments et matériels et, surtout, des compétences professionnelles adaptées.
À court terme, la filière a besoin de la mise en place d’actions rapides. Le CIFOG en appelle ainsi à la mise en œuvre de mesures d’urgence visant à préserver les reproducteurs (lignées pures, grand-parentaux et parentaux), à élaborer une stratégie vaccinale et à indemniser l’ensemble des professionnels fortement impacté sur leurs activités.
Un plan de sauvegarde des reproducteurs de toute urgence
L’espoir du CIFOG réside désormais dans la mise en œuvre rapide d’un plan de sauvegarde des reproducteurs afin de préserver les capacités de production des canards gras. Il s’agit, dans le cadre des expérimentations en cours, de donner la priorité absolue à la vaccination urgente des cheptels de pédigrées et de grands parentaux canards, afin d’acquérir les connaissances nécessaires pour la protection des élevages à cycle long comme ceux des reproducteurs. Le CIFOG propose également d’explorer les voies juridiques de l’article 11 de l’arrêté du 11 janvier 2008 pour prendre des mesures conservatoires d’espèces menacées de disparition. Ce dispositif a déjà fait ses preuves pour la préservation de souche spécifique de reproducteurs. Enfin, le CIFOG demande la mise en œuvre prioritaire du dispositif d’abattage préventif autour des sites stratégiques de reproduction de la filière Palmipède.
Une feuille de route précise pour la stratégie vaccinale
Au-delà de l’extrême urgence, la filière s’est accordée avec le ministre sur la nécessité de publier une feuille de route précise en matière de stratégie vaccinale. Il s’agit de définir un calendrier de déploiement de la vaccination sur l’espèce canard ; les éléments techniques et logistiques (commande de vaccins, traçabilité des animaux vaccinés, plan de surveillance, mise en œuvre, etc.) ; les critères de négociation avec les pays tiers. Le ministre a rappelé qu’il discute de ces enjeux avec les autres pays européens, notamment pour fixer les priorités.
Si la vaccination fait partie des principaux éléments permettant d’imaginer le rebond de la filière, le rôle bénéfique d'un vide synchronisé des élevages en zone dense avicole, expérimentée dans le cadre du plan Adour offre une piste de résilience supplémentaire, dont il conviendra d’évaluer s’il peut représenter un levier complémentaire pour accompagner la filière dans sa sortie de crise.
Des indemnisations indispensables pour tous les maillons de la filière, y compris en zone indemne pour ce nouvel épisode hivernal
Enfin, le CIFOG s’inquiète de la prise en charge des graves pertes subies par les éleveurs et entreprises depuis ce nouvel épisode de fin d’été. La nouvelle perte de reproducteurs, le dépeuplement des élevages de palmipèdes et la mise à l‘arrêt des entreprises constituent une perte considérable pour les professionnels de ce bassin de production. Le CIFOG a rappelé l’impérieuse nécessité d’accompagner les pertes économiques de la filière. De plus, la pénurie déjà perceptible va entraîner de longs vides dans les élevages en zone indemne et, par voie de conséquence, dans les entreprises victimes de la pénurie de matières premières. Malgré toutes les évolutions des dispositifs d’indemnisations, les éleveurs en zone indemne n’ont pas été pris en compte dans les dispositifs actuels. Pourtant l'activité économique des entreprises de transformation et des producteurs reste à ce jour complètement dépendante de la zone de reproduction majoritaire des Pays de Loire. Le CIFOG a alerté le ministre sur le sujet, d’autant que l’ensemble du Sud-Ouest reste à ce jour en zone indemne grâce à l’initiative collective professionnelle du Plan Adour et à la réactivité de tous : administration et professionnels. Le dispositif créé grâce au fonds sanitaire du CIFOG pour 2022 ne pourra pas subvenir aux pertes des producteurs prévisibles pour cette année à venir. Enfin, le CIFOG a à nouveau déploré qu’aucun accompagnement des entreprises concernées par le plan Adour ne permette de compenser cette perte.
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