La Commission sanitaire du CIFOG (Interprofession du Foie Gras) s’est réunie jeudi 10 février 2022 après-midi dans les locaux d’Agrolandes, près de Mont de Marsan, afin d’engager l’analyse collective de l’épizootie d’Influenza Aviaire 2021/2022 pour sécuriser le redémarrage des élevages.
Ainsi, aux côtés des 3 Présidents des Chambres d’agriculture des Landes, du Gers et des Pyrénées-Atlantiques, ce sont 130 acteurs de la filière courte et de la filière longue qui se sont réunis, toutes tendances syndicales confondues (CFA, Fn Foie Gras, MODEF, FDSEA, Confédération Paysanne, Coordination Rurale, FIAC…), ainsi que les vétérinaires, couvoirs, producteurs, intervenants en élevages, transporteurs et entreprises de transformation, pour analyser ce nouvel épisode et partager l’expérience de chacun.
Cette rencontre a permis de prolonger un travail collaboratif indispensable afin de faire le point sur les mesures actuelles et d’optimiser la gestion de ce type d’évènement, tout en défendant unanimement le principe général d’élevage des animaux en plein air.
L’action de l’État a été saluée pour le pilotage efficace des premières mesures d’urgence pendant cette crise.
Jean-Luc GUERIN, docteur vétérinaire spécialiste en pathologie aviaire, a pour sa part apporté un éclairage qui a permis de poser les premiers éléments factuels de connaissance scientifique de ce nouvel épisode aux niveaux mondial, européen et français. Il a en particulier souligné le caractère multifactoriel de cette nouvelle crise ainsi que le risque de résurgence de ce virus à l’avenir. Les enquêtes épidémiologiques en cours devraient encore apporter des informations et permettre de préciser des axes de travail à venir.
En complément des travaux d’expérimentation d’un vaccin par les autorités sanitaires, qui ne serait qu’une des composantes de l’arsenal nécessaire à la lutte contre l’Influenza, plusieurs axes de travail ont été abordés au cours de cette commission sanitaire :
- La mise au point d’une stratégie d’autodétections à réaliser par les éleveurs sur leurs exploitations afin de mieux contrôler le statut sanitaire individuel des élevages et de renforcer la réactivité et l’information préventive face au virus.
- Un renforcement de la protection des sites élevant des animaux reproducteurs est particulièrement nécessaire afin de permettre aux élevages de disposer d’animaux plus rapidement et dans des conditions moins tendues pour redémarrer.
- L’indispensable amélioration de l’observance des mesures de biosécurité à tous les niveaux de la filière a été soulignée grâce aux nombreux retours d’expériences des vétérinaires de terrain.
- La mise en œuvre d’une analyse approfondie du nombre de lots de volailles et de palmipèdes présents pendant les périodes à haut risque de l’année sur des territoires particulièrement sensibles doit être étudiée. Ceci afin d’aboutir à une planification raisonnée et coordonnée des mises en place d’animaux, en complément des élevages disponibles en zone moins denses et protégées. Ainsi le nombre de lots présents dans ces territoires sensibles, en particulier en fin d’année, pourrait être mieux raisonné.
A plus court terme, face à la forte inquiétude et à la détresse d’un grand nombre d’éleveurs et d’entreprises actives dans la filière, la question des indemnisations et de leurs versements dans les meilleurs délais doit être très rapidement confirmée.
Dans ce contexte de sortie de crise, tous les acteurs de la filière sont collectivement mobilisés dans une démarche d’échanges constructifs, respectant tous les modes d’élevage, afin de trouver les meilleures solutions pour mieux maitriser à l’avenir les phénomènes de diffusion du virus.